L’OMS a déclaré lundi 2 février,à l’issue d’une réunion exceptionnelle tenue à Genève, que l’épidémie du virus Zika constituait « une urgence de santé publique de portée mondiale ». La même alerte a été lancée avec Ebola. On peut donc comprendre que de telles déclarations ne soient pas de nature à vous inciter à aller danser la macaréna à Copacabana, au Brésil, important foyer de la maladie. Toutefois, pour ceux qui ne résistent pas à l’appel du sable chaud et des attractions brésiliennes, je vous propose utilement, de prendre la mesure de cette menace qui fait trembler le monde et qui comme le paludisme, est en lien avec les moustiques.
Bonjour moi c’est Zika, 69 ans et pas une ride depuis
Il y a 69 ans, en 1947, les scientifiques découvraient sur des macaques de la forêt de Zika en Ouganda, un virus. Mais ce n’est qu’en 1970 qu’il a été possible d’observer les manifestions du virus chez l’homme grâce aux premiers cas de contagion.
Comme pour le paludisme, la transmission du singe à l’homme s’effectue par la piqûre d’un moustique du genre Aedes. D’un point de vue sanitaire, cette famille de moustique est dangereuse, car dotée d’une stratégie de dispersion efficace qui accélère la transmission de virus comme la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune, dont elle est vectrice.
Le virus Zika est présent en régions tropicales où vivent les porteurs de la maladie et d’importantes populations de moustiques comme en Afrique, en Amériques du sud, en Asie du Sud …
Contrairement à sa cousine l’anophèle, l’Aedes est le seul moustique vecteur d’une maladie pour laquelle une transmission sexuelle a été mise en exergue.
Selon les cas cliniques observés, le virus Zika se manifeste chez l’homme à travers des symptômes bénins. Les sujets contaminés peuvent faire une fièvre légère, une éruption cutanée pouvant s’accompagner d’une conjonctivite, de douleurs musculaires et articulaires, ainsi que de fatigue. Généralement au bout de 2 à 7 jours, les symptômes disparaissent si aucune complication ne survient.
Mais le virus Zika est symptomatique dans 1 cas sur 5. Le temps d’incubation est inconnu et lorsque l’infection se déclare, on parle alors de fièvre Zika.
Attention Zika est là
Après 1970 et 2007, il a fallu attendre 2013 pour prendre la mesure du danger endémique du virus, avec la flambée contagieuse d’envergure survenue en Polynésie française. Environ 11% de la population a été infectée. Ensuite, le virus s’est étendu aux îles voisines avant d’atteindre le Brésil entre 2014 et 2015.
Depuis, la nature de cette épidémie a pris une ampleur incroyable. De l’Amérique du Sud, Zika a gagné l’Amérique centrale puis Les Caraïbes. Toutefois, le Brésil et l’ensemble de l’Amérique latine, sont l’épicentre de ce vaste réseau de contagion.
A propos du diagnostic…
Le diagnostic de la maladie à virus Zika se fonde sur les symptômes et les antécédents du malade tels que les piqûres de moustique ou un voyage récent dans une zone à risque et une analyse sanguine.
… Des traitements,
Il n’existe actuellement aucun traitement ni vaccin. Par contre, les médecins traitent les symptômes de la maladie avec les moyens habituels. La fièvre, le mal de tête, la conjonctivite… sont soignées avec les médicaments indiqués.
… De la prévention et autres recommandations
Il est conseillé au voyageur de prendre toutes les protections mécaniques pour se protéger de la piqûre des moustiques dans ces régions ou de rester en altitude.
Dans le cas particulier des femmes enceintes ou ayant un tel projet et de leurs compagnons, les consignes sont les mêmes à quelques différences près.
Les médecins déconseillent tout voyage en zone contagieuse en raison des complications dangereuses suspectées. Le virus contaminerait les nouveaux nés et entrainerait des microcéphalies, une malformation congénitale qui entrave le développement du cerveau dans l’utérus. Les bébés atteints, naissent avec une tête anormalement petite et risque de souffrir de déficiences mentales, de retards de développement….
En l’absence d’informations sur la durée d’incubation du mal, les femmes formant le projet de donner la vie doivent si cela est possible, abandonner leur projet de voyage. A Hawaï, un cas de microcéphalie a été observé chez une femme précédemment exposée au virus sans pour autant avoir manifesté les symptômes de la maladie. Leurs compagnons doivent également renoncer à voyager, puisque la maladie serait sexuellement transmissible.
C’est dans ce cadre que L’OMS a déclaré « l’urgence de santé publique de portée mondiale » face à une suspicion de causalité entre zika et la hausse exceptionnelle en Amérique du Sud des cas de microcéphalie. Entre 2010 et 2014, 156 cas de microcéphalie chez les nouveaux-nés au Brésil ont été recensés. Entre octobre 2015 et janvier 2016, ce chiffre a dépassé 4 000 cas et personne ne sait ce qu’il adviendra dans le futur.
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